Une déclaration commune sur les personnes de soutien durant l’accouchement au Canada  

La SOGC, le CMFC, le NACM, la CAPWHN et l’ACSF publient une déclaration commune sur les personnes de soutien durant l’accouchement 

 

 Ottawa, Ontario – Le 24 avril, 2020 

 

En raison de la pandémie de COVID-19, les hôpitaux du monde entier ont été contraints de repenser globalement leurs politiques de prestation de soins afin de protéger le personnel et la patientèle. Cette nouvelle réalité a forcé certains hôpitaux à prendre des décisions difficiles qui viennent modifier la prise en charge des parturientes.

La personne de soutien participe pleinement à l’expérience d’accouchement: au-delà du soutien, cette personne joue un rôle essentiel tout au long de l’accouchement. La personne de soutien est choisie; il ne s’agit pas d’un visiteur. Sa présence et son rôle sont de la plus grande importance pour la parturiente et l’équipe de soins périnataux en estime aussi l’apport.

Durant la pandémie, la plupart des centres de naissance et des hôpitaux ont limité le nombre de personnes de soutien permis. Certaines régions et certains hôpitaux ont pris la difficile décision d’interdire aux personnes de soutien pendant l’accouchement parce qu’il leur était impossible d’assurer la sécurité de la patientèle, du personnel et de la personne de soutien.

Il est désormais connu que de 30 à 50% des personnes déclarées positives à la COVID-19 ne présentent aucun symptôme, ce qui rend le dépistage difficile, voire impossible, au moment de l’accouchement. La seule solution est de disposer d’équipements de protection individuelle (EPI) en quantité suffisante, de vérifier que la personne de soutien ne présente aucun symptôme ni fièvre au dépistage, de veiller à ce qu’elle puisse porter un EPI contre les gouttelettes en plus de mettre en place des mesures supplémentaires pour s’assurer qu’elle ne pose aucun risque pour les autres. De nombreux établissements n’ont pas les stocks d’EPI ni le personnel nécessaires pour s’assurer que les personnes de soutien ne sont pas malades, ne le  deviennent pas et ne constituent pas un risque de transmission pour les autres femmes enceintes, partenaires et fournisseurs de soins de l’unité des naissances.

Pour un établissement de soins qui ne dispose pas des EPI requis en quantité suffisante et qui n’a pas assez de personnel pour assurer la sécurité de tous, il serait raisonnable de prendre la décision d’interdire les personnes de soutien, mais les conséquences inhérentes sont particulièrement préoccupantes pour l'ndividu, leur partenaire et leurs fournisseurs de soins. Une telle décision ne doit pas être prise à la légère.
 
En l’absence de personnes de soutien pendant les césariennes ou en général, nous encourageons l’adoption de pratiques novatrices pour veiller au soutien de la parturiente. Un anesthésiologiste intervenant pour soutenir le contact peau à peau après une césarienne en est un exemple. Une attention particulière doit être accordée aux communautés qui sont disproportionnellement touchées par la stigmatisation, violences et traumatismes. En ce sens, l’inclusion de personnes de soutien pour les parturientes issues de ces communautés doit être prioritaire.

En tant que professionnels de la santé qui fournissent des soins périnataux, nous regrettons profondément les circonstances qui ont mené à interdire la présence des personnes de soutien ou des partenaires durant l’accouchement. La SOGC exhorte les ministères de la Santé provinciaux à veiller à ce que des protocoles adéquats soient mis en œuvre et que le personnel et l’équipement des salles d’accouchement soient suffisants pour accueillir en toute sécurité le ou la partenaire ou une autre personne de soutien pour chaque individu durant l’accouchement.

Le 24 avril, 2020